Beaucoup de collègues ne comprennent pas la cohérence entre les avis portés sur les items et l’appréciation finale. Et ils ont raison !
La commission s’est réunie le 3 février: voici nos explications et analyses
L’appréciation finale est décernée par la Rectrice de l’Académie de Montpellier à l’issue des rendez – vous de carrière.
Cette évaluation se base sur des critères nationaux avec les mêmes 11 items lors des 3 RDV Carrière.
Pour les collègues qui sont au 6ème ou au 8ème échelon, l’ appréciation finale permettra, ou non, de faire partie des 30% qui gagneront un an pour passer à l’échelon suivant.
Pour les collègues au 9ème échelon, cette appréciation est celle qui sera prise en compte, en général plusieurs années après, dans le passage à la hors-classe.
Actuellement, beaucoup de collègues ne comprennent pas la cohérence entre les avis portés sur les items et l’appréciation finale. Et ils ont raison !
Typiquement, un collègue a 7 avis “excellent” et 4 avis “très satisfaisant”, avec une appréciation littérale très élogieuse, mais se retrouve avec une appréciation finale “très satisfaisant” car « il est jeune et cela ne gênera pas sa progression de carrière » , ce qui n’est vraiment pas un discriminant acceptable !
L’appréciation finale est trop souvent une boite à déception. Elle génère de la frustration car elle ne reflète ni l’investissement, ni le travail de nombre d’entre nous. D’autant plus que l’appréciation du 3e RDV Carrière est pérenne….
| Appréciation | Critères reconnus selon les inspecteurs |
| Excellent | Capacité d’entraînement, élément moteur, investissement exceptionnel, reconnaissance par les pairs, posture de recherche et d’innovation avérée |
| Très satisfaisant | Très bonne réflexivité, prise de recul importante, investissement remarqué |
| Satisfaisant | Pas de différence majeure avérée par rapport aux attentes de base, application du cadre, conformité aux attentes, niveau de compétences atteint (sans +) |
| A consolider | Manques manifestes, déni des difficultés rencontrées |
QUELS RECOURS?
Après avoir pris connaissance de l’appréciation finale portée sur votre compte-rendu, vous pouvez demander une révision de celle-ci dans les 30 jours. Le rectorat a 1 mois pour répondre (une absence de réponse valant refus).
Enfin, il vous est possible de saisir la Commission Administrative Paritaire Académique, pour que votre demande de révision d’appréciation soit étudiée. Cette commission a eu lieu jeudi 3 février 2022.
De l’avis même de la DPE, IL FAUT TENTER SA CHANCE. Trop peu de collègues le font.
En 2021, ont eu lieu 829 rendez-vous de carrière au total.
1er RDVC: 237
2è :261
3è :331
- 46 recours gracieux ont reçu un avis favorable:
1er RDVC: 4
2è :6
3è :36
- D’autres ont reçu un avis défavorable
1er RDVC: 1
2è : 3
3è : 14
12 recours ont été maintenus pour un examen en commission. Ce sont ces 12 recours qui ont été examinés le 3 février dernier.
1er RDVC: 1
2è :2
3è :10
- Sur les 12 recours, 6 ont obtenu satisfaction et 6 collègues ont donc vu leur appréciation relevée.
On aboutit donc à une situation paradoxale où des collègues ayant des avis « satisfaisant » et « très satisfaisant » ont la même appréciation finale que ceux qui ont des avis « très satisfaisant » et « excellent » selon des critères plutôt obscurs.
IL Y A BIEN PLUS D’UN TIERS DE PROFS MÉRITANTS !
On peut donc déplorer les accélérateurs des 6e et 8e échelons qui, de fait, mettent en concurrence les enseignant⋅⋅s pour une récompense au pseudo-mérite bien maigre et peu équitable. Le nombre des enseignant⋅s qui accomplissent leurs missions avec rigueur et dévouement, enseignant⋅s méritant⋅s donc, dépasse largement les 30 % de celles et ceux qui seront reconnu⋅⋅s par leur employeur. Vous conviendrez que cela est injuste.
La déconvenue est lourde de conséquence en terme de motivation pour des collègues qui ont le sentiment d’être investi⋅⋅s dans leurs mission.
Ainsi, dans le cadre des recours que nous avons à examiner, et de manière systématique, nous demandons que l’évaluation finale retenue corresponde, au minimum, à la majorité des items et, dans tous les cas, jamais à une appréciation inférieure.
Rappelons d’ailleurs que si le Sgen-CFDT a signé les accords PPCR parce qu’ils permettaient de réduire l’avancement dit « au mérite » et de rapprocher les carrières, il a toujours regretté qu’on n’ait pas complètement déconnecté l’évaluation de la valeur professionnelle et l’avancement de carrière. On en voit toute la limite dans les chiffres qui précèdent…