Les fiches de services des enseignants en Bac Pro sont arrivées en septembre avec moins d'heures que prévues suite à un changement de répartition dans le nombre de semaines de présence effective des élèves. Doit-on déjà accuser l'administration de basse manœuvre ou laisser le temps à l'expertise?
La mécanique de la fiche de service
Usuellement dans les classes professionnelles, il y a 3 colonnes utilisées : la première, la plus importante en nombre de semaines, correspond au nombre de semaines de cours (par exemple 28 semaines), la seconde colonne au nombre de semaines de stage prises sur la scolarité (par exemple 4 semaines), et enfin la dernière correspond aux semaines « blanches » c’est à dire quand les élèves ne sont pas là pour cause par exemple d’examen (par exemple 4 semaines).
Ainsi le FAF (face à face) correspond à 28 semaines et 8 semaines où les élèves ne sont pas là, ce qui génère du SCA (Suivi, Concertation et Autres) en dixième ou centième d’heures, or cumulé, ce temps est précieux pour aller visiter nos élèves stagiaires, organiser les réunions parents-professeurs, …mais pas réaliser des cours de pluridisciplinarité !
La pluridisciplinarité : une heure d’enseignement comme une autre, mais annualisée.
Lors des réunions pédagogiques de pré-rentrée, les équipes se mettent d’accord sur la répartition des heures de « pluri » en fonction des directives des référentiels et des inspecteurs.
Ainsi par exemple si un collègue doit 29h de « pluri », il devra les répartir sur l’année en fonction de la présence des élèves : dans notre exemple précédent 29h/28 semaines = 1,03 heure hebdomadaire. Or si nous considérons que la pluri peut-être faite sur l’ensemble de la formation, 36 semaines, cela revient à faire 29h/36 semaines soit 0,80 heure hebdomadaire. Cette manipulation dans la répartition …diminue le service des agents et ne tient pas compte de la présence effective des élèves !
Le SGEN CFDT alerte très tôt l’administration
Cette situation a été signalée par les élus SGEN CFDT dès début septembre, lors des instances telles que le CSREA Auvergne Rhône-Alpes. La DGER a aussi été contactée. En effet si l’on s’en tient à notre vieux « Mayajur » de 2003 (qui gagnerait à être actualisé), on a comme indication « Pour le décompte hebdomadaire, des heures effectuées dans le cadre des heures de pluridisciplinarité, de soutien ou de mise à niveau, des M.I.L., M.A.R. et M.A.P. il faut diviser, classe par classe, les différents horaires annuels afférents à la pluridisciplinarité, aux M.I.L.,M.A.R. et M.A.P. par le nombre de semaines de présence des élèves. » … donc 28 semaines dans notre exemple !
Le Sgen-CFDT propose l’ouverture d’un groupe de travail avec l’administration et les OS, pour discuter de l’actualisation de Mayajur et des méthodes de saisie des services dans guépard. On ne peut pas gérer les répartitions horaires sur des « consignes données ». Ce mode de fonctionnement, qui se veut discret, a finalement fait boule de neige, relayé depuis par les autres OS.
Que faire ?
A ce jour il est important de respecter la procédure. Le SGEN CFDT appelle ainsi à signer vos Fiches de Service : ce n’est pas une approbation de votre part, c’est la preuve que vous en avez pris connaissance, ce qui permet éventuellement de lancer un recours par la suite.
Cette situation, dans le contexte de la mise en place du « Pacte » est d’autant plus malheureuse qu’elle aboutit à une défiance vis à vis de notre administration centrale. Nos élus CFDT aux instances ministérielles, aux Groupes de Travail sont déjà à pied d’œuvre pour éclaircir cette situation. Elle montre aussi la nécessité d’un nouveau « Mayajur », 20 ans après le premier, qui permettrait sans doute de présenter les bases claires du calcul de service, d’autant plus importante lorsqu’on veut du « service fait ».
Pour le SGEN CFDT, N Brezisky, Enseignant EAP, Conseil Syndical Languedoc Roussillon 3/10/2023
Pour aller plus loin: PLF 2024 – annonce du ministre de l’agriculture