Accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH), qu’en est-il ?

Seul un tiers des 76 000 auxiliaires de vie scolaire en exercice ont le statut d’AESH. Les autres remplissent des missions comparables mais travaillent sous contrat aidé. Pour le Sgen-CFDT, il faut généraliser les contrats AESH et assurer une formation adaptée et un vrai parcours professionnel.

Cet article, initialement paru dans Profession Éducation, le mensuel du Sgen-CFDT, n° 254 (juin 2017), est signé Annie Catelas et Jean-Luc Evrard.

Accompagnement des élèves en situation de handicap - AESH - CUIUN MÉTIER ADAPTÉ EN VOIE D’ÊTRE RECONNU

On distingue trois types d’accompagnement :

  • les AESH ayant une fonction collective (AESH-co), qui assistent une équipe d’école ou d’établissement intégrant plusieurs jeunes handicapés dans le cadre d’un dispositif collectif (du type unité localisée pour l’inclusion scolaire – Ulis, par exemple) ;
  • les AESH qui participent à l’accueil et à l’intégration individualisés d’élèves handicapés (aide reconnue nécessaire par la Maison départementale des personnes handicapées) ;
  • les AESH ayant une fonction d’aide mutualisée (AESH-M), qui répondent aux besoins d’accompagnement d’élèves ne requérant pas une attention continue.

Depuis 2014, les AESH peuvent prétendre à un CDI après six ans de CDD.

Depuis 2016, les candidats à un poste d’AESH doivent être titulaires du diplôme d’État d’accompagnant éducatif et social.

Ce nouveau diplôme assure un début de reconnaissance professionnelle aux collègues.

ENCORE À HUE ET À DIA

Cependant, sur le terrain, la situation tarde à évoluer, comme en témoignent les AESH que nous avons interrogés.

Ainsi de Marguerite, qui exerce dans un lycée rémois et qui déclare : « Je suis très satisfaite d’exercer ce métier malgré les difficultés. J’avais en charge deux élèves, et je ne connaissais rien de leur handicap : j’ai bricolé pendant un an, en me documentant pour essayer de les aider… ».

Et de Coralie, une AESH qui travaille sous contrat à mi-temps imposé : « Je suis passée par six CDD pour parvenir à mon CDI. Cette année, j’ai changé trois fois d’établissement. Je perçois un salaire de 600 euros pour un travail hebdomadaire de 20 h 30. »

Aussi est-il urgent pour le Sgen-CFDT, d’une part de privilégier les emplois sous contrat AESH – plutôt que ceux sous contrat unique d’insertion (CUI) –, d’autre part de former ces personnels dès le recrutement et tout au long de leur parcours professionnel.

Enfin, il n’est plus possible de maintenir les collègues AESH dans la précarité avec des contrats imposés à mi-temps payés 600 euros.

Pour que le métier d’AESH soit pleinement reconnu, le Sgen-CFDT réclame qu’il soit conçu dans le cadre d’un parcours professionnel qui permette une évolution de carrière !

Pour aller plus loin :