Compte rendu de l’Audience avec madame La Rectrice le 21/09/2021

La Rectrice de l'académie de Montpellier a accordé une audience aux représentants des personnels de direction du Sgen-CFDT le mardi 21 septembre 2021

Audience Rectrice mardi 21/09/2021

Madame la Rectrice nous a reçus entourée de Mme Chazal, secrétaire générale de l’académie, M. Vasseur, SG adjoint, Mme Lopes, DRH, M. Michel, directeur de cabinet,

Composition de la délégation  du Sgen-CFDT :

Fabienne Fichot, principale-adjointe du collège Croix d’Argent à Montpellier

Nathalie Le Moyec, proviseure-adjointe du lycée Chaptal à Mende

Stéphane Russo, principal du collège Via Domitia de Poussan

Jean-Louis Lopez, principal du collège Philippe Lamour, la Grande Motte.

Le Sgen-CFDT Montpellier a remercié madame la Rectrice de nous avoir accordé cette audience et lui a présenté les thématiques que nous souhaitions aborder :

  • Fonctionnement de la commission Blanchet et charte des pratiques en EPLE
  • Protocole sanitaire
  • Evaluation des personnels de direction et accompagnement des demandes de mutation
  • L’évaluation des élèves au lycée

Fonctionnement de la commission Blanchet et charte des pratiques en EPLE

Le Sgen-CFDT est invité à la commission Blanchet de l’académie de Montpellier en raison de sa représentation nationale. Nous avons le sentiment de ne pas être toujours associé à l’élaboration de l’ordre du jour et à la programmation des commissions.

Il nous semble que les commissions fonctionnent trop souvent sur le mode descendant et informatif et qu’elles ne laissent pas la place à la co-constructio, à la réflexion partagée et à l’amélioration commune du fonctionnement du service public.

Nous suggérons que la commission Blanchet soit un moment de mise en commun et de restitution de groupes de travail qui œuvrent entre les réunions.

Nous avions proposé la constitution d’un GT sur les conditions de travail des personnels de direction. Nous renouvelons notre demande de constitution d’un GT au périmètre plus étendu qui aurait pour objectif de décliner au niveau académique la Charte des pratiques en EPLE parue au BO du 24/08/2021.

L’objectif est double : travail de co-construction représentants du rectorat/représentants des personnels de direction et formulation de propositions par un groupe restreint et opérationnel.

Les propositions de ce GT pourraient être présentées à une prochaine commission Blanchet.

Mme la Rectrice répond que la rentrée a été bonne et assez sereine, c’est aussi le moment de la reprise du dialogue social, un Blanchet a été organisé rapidement où nous avons été invités.

Quant à la construction de l’ordre du jour, la Rectrice est en contact permanent avec les CE et est au courant des sujets qui les préoccupent, Elle ajoute qu’il est toujours possible de joindre son directeur de cabinet pour suggérer des sujets.

Mme Chazal, secrétaire générale, nous informe de la constitution d’un GT sur les Modalités d’évaluation des candidats au Bac à compter de la session 2022 avec une représentativité à la fois sociale et territoriale.

Concernant un GT pour décliner la charte des pratiques en EPLE, la Rectrice n’y est pas opposée mais nous demande de préciser nos attentes en ciblant les points dont nous voudrions débattre.

Nous lui ferons une proposition de GT sur la qualité de vie au travail des personnels de direction dans le cadre des TICE sur les conditions d’exercice de la fonction et/ou une proposition sur l’accompagnement des EPLE par les corps d’inspection sous l’autorité de la Rectrice.

La Rectrice nous informe de la volonté du ministre de travailler sur l’accompagnement des personnels d’encadrement : un accompagnement plus personnalisé,, un meilleur développement professionnel et l’égalité homme-femme, thématique à laquelle elle est sensible. Un groupe de travail est en place au niveau national sur ce sujet.

Concernant les corps d’inspection, la Rectrice rappelle l’importance du binôme CE/IPR, enjeu fort dans le contexte du contrôle continu au baccalauréat, au collège également dans le cadre du dispositif devoirs faits.

2) Sur le protocole sanitaire :

Le Sgen-CFDT a exprimé lors de la réunion de rentrée de l’encadrement, son regret que l’actuel protocole sanitaire et les annonces ministérielles se fassent sans concertation avant diffusion dans les médias, parce que cette forme de communication interroge tous les professionnels de l’EN, ses cadres en premier lieu.

Et pour cause, lors de cette rentrée, les nombreuses interrogations des personnels de direction témoignent de mesures qui n’ont pas été anticipées et préparées avec nous, les acteurs de terrain, et nos représentants.

En effet, quand bien même les dispositions sont actées nationalement, les annonces sont parfois brutales parce que contraintes dans temps, certaines demeurent floues dans leurs mises en œuvre et alimentent l’inquiétude.

L’exemple des attestations des parents est parlant, comme bien d’autres :

  • Tout d’abord:
  • D’une part, celles pour le retour au collège après une période d’isolement le cas échéant qui nous sont parvenues tardivement, après nos réunions d’information de rentrée en établissement avec les familles, et qui nous ont mis en difficultés pour apporter des réponses concrète. Puis nous lisons dans le protocole du 09/09/2021 nous apprenons que lesdites attestations ne doivent pas être gardées par l’école. Qu’en faire ?

  • D’autre part, celles pour l’organisation de la vaccination :

    • Selon M. le Ministre, « les parents sont libres de ne pas dire si leur enfant est vacciné ou non, alors que cela déterminera la possibilité pour l’élève « cas-contact à risque » d’être isolé ou de continuer à fréquenter en présentiel les cours »

    • Selon des Dasen, pour décider et adapter la stratégie vaccinale, il est absolument indispensable de répertorier dès la rentrée scolaire :

– le nombre d’élèves répondant à un schéma vaccinal complet (2 doses ou une dose avec antécédents de covid)

– le nombre d’élèves ayant reçu une dose et en attente d’une 2ème dose

– le nombre d’élèves non vaccinés et volontaires pour la vaccination,

  • Cette situation, qui entretient le doute, vient freiner notre action voire notre légitimité, certains usagers s’accrochant aux annonces estivales de M. le Ministre.

  • Ensuite:

  • depuis 2 semaines maintenant, sans aucune communication inverse, les établissements ne renseignent plus l’enquête tous les mardis en fin de journée, pourtant si nécessaire à l’adaptation des moyens et organisations complémentaires à développer.

  • Cette situation paralyse les équipes de direction qui mettent en œuvre des organisations contraignantes sur l’activité des personnels en établissement pour recueillir ces informations, sans disposer d’une attestation-type, sans savoir quoi en faire maintenant

Vous reconnaissez très régulièrement l’action des personnels de direction tout au long de cette pandémie, qui se traduisent par vos remerciements et l’assurance du soutien des corps d’inspection et des Dasen. Il nous semble important qu’il y ait un GT ad hoc qui soit réactif dont la tâche serait de parcourir les points du protocole qui mériteraient des précisions et des arbitrages à l’échelle académique, sans disparités d’interprétation dans les départements ou en établissements ; tout en ayant une fonction Ingénierie pour outiller les personnels de direction (par exemple, le modèle type d’attestation relative l’enquête Vaccination)

Cette proposition ambitionne d’articuler une logique double, à la fois de santé publique avec sa dimension de responsabilité collective visant la meilleure protection des personnels et des élèves à laquelle l’École ne peut se soustraire, et d’accompagnement concertés quant aux processus et réponses facilitant le quotidien des personnels de direction.

La Rectrice nous indique que le ministère a cherché à anticiper les décisions. Un travail en GNPD (Groupe National des Personnels de Direction) a permis de diffuser le protocole dès juillet. Tout a été anticipé sauf le niveau 2 qui a été annoncé au dernier moment car la situation était préoccupante jusqu’au dernier moment. C’est aussi le résultat d’un arbitrage inter-ministériel, ce qui explique cette annonce de dernière minute.

Concernant les documents, les attestations arrivées bien après la rentrée et parfois après les réunions avec les parents d’élèves de 6e, cela s’explique par le fait qu’il a fallu attendre la validation juridique d’un document qui vous protège.

L’enquête du DASEN de l’Hérault qui demandait de comptabiliser les élèves vaccinés n’était pas juridiquement acceptable, elle contenait des questions qui ne pouvaient pas être posées. Les attestations nationales protègent les chefs d’établissement parce qu’elles sont validées juridiquement. Concernant la demande de GT pour décliner le protocole localement, la Rectrice ne souhaite pas de GT elle veut une solution plus fluide, c’est au DASEN d’échanger avec les CE. La Rectrice insiste et affirme son souhait que les DASEN aient chaque semaine un temps d’échange avec les personnels de direction.

Evaluation des personnels de direction et accompagnement des demandes de mutation

  • Les changements de modalité d’évaluation des personnels de direction, et notamment le fait que les adjoints soient évalués par le chef d’établissement, sont source d’inquiétude.

  • Cela réintroduit une notion hiérarchique au sein de l’équipe de direction

  • Inquiétude pour les équipes qui ne fonctionnent pas bien : quel espace d’expression, de contradictoire ? quelle possibilité de recours ? Difficile aussi pour les binômes qui fonctionnent, cette évaluation peut déséquilibrer les relations. Comment anticiper ces difficultés et proposer des solutions alternatives à ces situations ?

  • Quel accompagnement et quelle formation va-t-on proposer aux chefs qui doivent évaluer leurs adjoints ?

  • De manière plus large, l’évaluation pose aussi la question du développement professionnel : que propose-t-on personnels de direction pour améliorer leurs pratiques et monter en compétence ? Les propositions de formation académiques ne répondent pas vraiment aux besoins.

  • Souhait de créer des groupes d’analyses de pratiques, de co-développement.

  • Quelle corrélation entre l’évaluation et les opérations de mobilité ?

  • Quel accompagnement peut-on proposer aux personnels de direction qui demandent une mobilité (information sur les postes qui seraient accessibles)

La Rectrice indique que pour la mise en œuvre de l’évaluation des adjoints par les chefs, des réponses nationales vont se décliner dans les académies. Selon elle, il faut retenir l’aspect positif de cette nouveauté. Dans une relation conflictuelle, l’évaluation peut constituer un moment pour objectiver les choses, dire ce qui va bien, écouter ce qui ne va pas ou qui est ressenti par l’adjoint.

Réponse de Mme Alma Lopes, DRH : des formations sont prévues et des mails sont arrivés sur vos boites sur le co-développement.

Concernant la mobilité et sur l’accès à l’information sur les postes vacants, la Secrétaire Générale, Madame Chazal, indique qu’il pourrait y avoir, comme dans d’autres académies, des réunions d’information sur les enjeux de la mobilité, sur les postes vacants connus et les départs à la retraite.

Évaluation en contrôle continu du cycle terminal

Pour l’instant les collègues n’ont pas rencontré d’opposition trop virulente à la mise en place des ajustements du bac. Au-delà des postures idéologiques sur la fin d’un bac national avec la prise en compte du contrôle continu, ces mesures ont bénéficié des deux années de crise sanitaire où le contrôle continu était déjà entré de fait dans les pratiques. Les équipes de direction saluent la disponibilité et la réactivité des IA-IPR référents qui ont su apporter leur expertise pour préparer les demi-journées banalisées prévus par la circulaire du 29 juillet.

Cependant quelques inquiétudes demeurent:

  • Comment va se faire la remontée des notes pour un candidat scolaire ne disposant pas de moyenne annuelle de première (prévu au 2E de la circulaire du 28/07/2021). L’épreuve de remplacement ne doit pas être intégrée aux moyennes de terminale, comment la bascule de Pronote à Cyclades pourra-t-elle se faire ?

  • Les candidats ayant effectué une partie de leur scolarité au CNED auront-ils toutes leurs notes conformément au projet d’évaluation adopté par le lycée ? Ces notes arriveront-elles à temps pour les bascules vers cyclades ?

  • Les redoublants qui souhaitent s’inscrire en candidat libre peuvent-ils conserver leurs notes de terminale ou sont-ils obligés de s’inscrire au CNED puisqu’il est dit au 5A « Les élèves redoublant la classe de terminale conservent (…) les notes de contrôle continu (…) de première. En revanche, ils ne conservent pas les notes de terminales qu’ils ont obtenues (…) avant leur redoublement. »

  • L’anticipation de l’adaptation des outils informatiques (du logiciel de vie scolaire à Cyclades et à Parcoursup) est-elle prévue ?

  • Nous proposons de prévoir un numéro d’appel à qui nous puissions nous adresser pour obtenir des réponses rapides sans passer par les tickets ASAP ?

  • Les circulaires ne sont pas très claires sur la prise en compte des notes de DNL qui devraient être intégrées au contrôle continu de langue vivante ; la distinction avec la SELO devrait être plus lisible (et les heures financées dans la DGH), l’oral spécifique tel que présenté dans la circulaire pose la question de son organisation (un seul professeur de DNL devra interroger tous ses élèves, sur quelles heures, financées comment?)

  • Les bachibac ne peuvent plus prendre l’option section européenne puisque leur DNL est déjà affectée d’un coefficient 15 lors d’un oral spécifique dont on ne sait s’il est organisé à l’interne ou par des jurys externes à l’établissement.

  • Dans la circulaire du 29 juillet, le projet d’évaluation ne porte que sur les matières du tronc commun alors que dans le guide de l’IG les disciplines à examen terminal sont concerné : seule la circulaire a force de loi, et nous pouvons nous heurter à l’opposition des enseignants de ces disciplines pour les intégrer au projet d’évaluation

  • Dans la circulaire toujours l’harmonisation des notes doit être faite par une instance académique alors que le guide évoque la possibilité d’une harmonisation par le chef d’établissement. Doit-on vraiment s’engager sur le terrain de la modification des notes des enseignants et ne serait-ce pas là plutôt le rôle des inspecteurs référents ?

Au delà de ces inquiétudes, nous voyons dans ce contrôle continu un levier de changement des pratiques permettant d’initier une véritable réflexion sur l’évaluation, menée au collège mais absente des réformes successives du lycée depuis trop longtemps.

La Rectrice répond que ce sont des questions techniques qui auront des réponses nationales. Au niveau académique on peut attendre une fluidité des réponses grâce au nouveau chef de la DEC… (Espérons…)

Après le départ de Madame la Rectrice nous avons évoqué deux autres points, Ev@lang et Devoirs Faits.

Ev@lang : Madame Chazal nous indique que le manque d’anticipation de l’an dernier était dû à la crise sanitaire, il y aura donc anticipation cette année.

Devoirs Faits : Monsieur Vasseur nous explique que l’enveloppe globale n’est pas consommée : des établissements manquent de moyens almors que d’autres ne les consomment pas tous, Il suggère une harmonisation en bassin (Bourse d’échange), Il n’y a pas d’adéquation entre l’affectation de l’enveloppe et les besoins réels des collèges.