Personnels de direction STOP !!!

Que sommes-nous pour notre hiérarchie ?
Le dernier feuilleton sur le nouveau protocole sanitaire et une nouvelle rentrée le 22 juin dans les collèges place les chefs d'établissement dans une situation inacceptable.

Quel sens à une reprise obligatoire de tous les élèves à 2 semaines de la fin de l’année scolaire?

Personnels de direction, enseignants, parents et élèves se posent la même question.

Nous avons assuré depuis le 16 mars sans prendre de vacances pour beaucoup d’entre nous. Nous avons préparé les retours successifs d’élèves sans compter nos efforts, déplorant que les plus fragiles des élèves ne reviennent pas à l’école. Et maintenant, au-lieu de pouvoir préparer la rentré prochaine, on se débat avec une nouvelle rentrée le 22 juin pendant que les élèves rendent leurs livres et que les conseils de classe se terminent.

Se mettre au garde à vous, est-ce la seule posture que nous autorise notre hiérarchie?

Les chefs d’établissement au bord de la rupture.

Un protocole qui nous arrive le mercredi à 21h45 pour être mis en ouvre, deux jours ouvrables plus tard!

Le décalage entre la communication ministérielle et la réalité fragilise une fois de plus la dernière digue que représentent les personnels de direction.

Il n’est pas concevable d’être les derniers à recevoir un protocole à mettre en place dans les meilleurs délais.  Lundi 15 juin, on leur annonçait qu’ils pourraient en disposer dès le mardi 16, mais en fait c’est mercredi 17, à partir de 21h30 que les 1ers messages sont arrivés dans les boites des chef.fe.s d’établissement. Au final les équipes de direction ne disposent que de deux jours pour concevoir un accueil des élèves et des personnels en fonction des nombreuses contraintes qui demeurent et garantir la sécurité de toutes et tous, et donner aux parents d’élèves une information claire.

Par contre, c’est bien depuis lundi matin que les questions et demandes des personnels comme des parents d’élèves, plus que légitimes, restent sans réponses claires.

Nous mesurons bien la complexité de la situation sociale, économique et sanitaire. Nous ne pensons ni que la situation est facile à gérer, ni qu’il y aurait une solution évidente. Mais il nous semble, en tant qu’organisation de défense des personnels, de tous les personnels, qu’il est essentiel de dire qu’il n’est pas convenable de les traiter ainsi. Tout simplement.

Déclarations médiatiques et circulation anarchique de documents officieux…

A chaque rencontre et dans toutes les instances dans lesquelles siège le Sgen-CFDT, nous n’avons eu de cesse de demander une communication claire et écrite et de ne pas devoir être soumis aux déclarations médiatiques. Au lieu de cela nous sommes confrontés à une circulation anarchique des documents dont la validité n’est pas assurée et nous retrouvons empêchés dans toute tentative d’anticipation et de préservation de la qualité du service publique d’éducation.

La préparation de la rentrée prend du retard…

Nous avons une rentrée à préparer, et quelle rentrée !

Celle-ci ne pourra cette année être la même que d’habitude. Il faudra, encore davantage, renouer les liens avec l’école, retisser les fils distendus de la scolarité. Or la préparation de cette rentrée capitale prend énormément de retard.

Construire une mobilisation qui ait du sens et ne soit pas contre-productive demande du temps.

Les multiples revirements, le décalage constant entre la communication et la réalité, épuisent considérablement les personnels de direction, les directeurs et directrices d’école, et empêchent de se projeter à long terme là où c’est plus nécessaire que jamais.

Dans cette pagaille, rarement connue à l’échelle de l’Éducation Nationale, il est difficile d’y voir clair et d’agir d’une manière qui soit à la fois utile et responsable. Construire une mobilisation qui ait du sens et ne soit pas contre-productive demande du temps.
Une chose est cependant certaine pour nous : dans les jours qui viennent nous serons, tout en étant conscients de nos responsabilités, aux côtés des personnels que nous représentons.