Inégalités sociales, inégalités scolaires: plus de mixité sociale, plus de bienveillance , plus de coopération!

Former le citoyen de demain, acteur et responsable, est une priorité éducative inscrite dans le socle commun de connaissances, de compétences et de culture. L'école doit offrir à tous les élèves l'ouverture culturelle et sociale qui permet à chacun de s'épanouir pleinement.

Viser une société qui ne laisse personne sur le bord du chemin dès l’école

Les annonces gouvernementales réaffirment l’acquisition des apprentissages fondamentaux dès le CP. Ce n’est pas une nouveauté : tous les enseignants visent la réussite de leurs élèves, qui ne peut se limiter à « savoir lire, écrire, compter ». En effet, cet objectif ne peut s’atteindre pleinement sans l’acquisition du socle commun par tous les enfants. Les enfants de milieux défavorisés n’ont en général pas d’accès aux activités, physiques, sportives, artistiques et d’expression, socle du développement personnel. L’école a le devoir d’emmener l’enfant vers l’adulte de demain, pleinement épanoui, curieux, acteur et responsable dans la société.

L’éducation n’est pas une fin en soi, c’est un moyen de réaliser notre vision du monde de demain. L’éducation  est au fondement de la création. Elle vise la réduction des inégalités économiques, et l’évolution vers une société plus inclusive.

sortir des inégalités pour la réussite de tous

Réduire les inégalités :

« L’éducation favorise l’épanouissement personnel quand elle est dispensée avec qualité et équité » (« Les Faux-semblants des filières d’excellence », Pierre Merle, La Vie des Idées).

Vouloir la réussite de tous les élèves nécessite la mobilisation de toute la société. Ce ne sont pas les mesures visant à satisfaire les intérêts individuels de telle ou telle catégorie qui développeront les valeurs de solidarité, de coopération indispensables à une société plus juste. L’éducation nationale a vocation à viser la réussite de tous et à réduire les inégalités sociales et scolaires.

Le Sgen-CFDT souligne et revendique avec force les différents constats effectués par Pierre Merle :

Estime de soi, confiance, autonomie :

« L’image de soi est un des meilleurs prédicteurs de la réussite scolaire, et exerce des effets cognitifs et comportementaux spécifiques, notamment sur la motivation et la performance scolaire. »

L’annonce de 100% de réussite au CP, tout comme les évaluations imposées, ne tiennent pas compte de la diversité des élèves, pas plus que de l’action des équipes, qui, dans une politique de cycle, s’adaptent aux réalités des territoires. Cette rentrée est marquée par le centrage des apprentissages sur le français et les mathématiques au CP, au détriment des activités physiques, sportives, artistiques, d’expression et culturelles, apprentissages essentiels dans la formation du citoyen.

Le Sgen-CFDT s’interroge sur le devenir des élèves non lecteurs en fin de CP  car c’est bien la politique des cycles qui permet de respecter le rythme de chacun et d’assurer les apprentissages fondamentaux. Il encourage les enseignants à travailler en équipe de cycle, dans l’esprit des programmes de l’école primaire.

Affirmer faire confiance aux professionnels que sont les enseignants ne suffit pas : il est urgent de donner davantage d’autonomie aux équipes, de les accompagner pour favoriser la réussite de tous.

Le ministère de l’instruction publique a laissé place à l’éducation nationale depuis 1932.  Éduquer, c’est rendre l’élève acteur et responsable de ses apprentissages, développer l’estime de soi, l’envie d’apprendre, la curiosité.

viser la mixité sociale et scolaire :

Pour atteindre cet objectif ambitieux, il est essentiel de prendre en compte la diversité des publics, en adaptant les moyens mis en oeuvre à la réalité du terrain, tout au long de la scolarité.

Ainsi, les mesures annoncées au collège renforcent,  elles aussi,  les mesures de rentrée à l’école primaire.

« Le retour des filières d’excellence va mécaniquement renforcer la dualisation du système éducatif français.

Le retour des filières d’excellence tend à renforcer la ghettoïsation des établissements de l’éducation prioritaire où sont concentrés les élèves d’un niveau scolaire faible. L’existence d’établissements-ghettos, qui cumulent ségrégations scolaire, ethnique et sociale, est contraire aux principes qui fondent la société démocratique. » précise Pierre Merle.

Ce sont là les enjeux de la mixité sociale et scolaire qu’il convient de réaffirmer et de traiter afin que tous, politiques et décideurs soient partie prenante de la réussite éducative de notre société.