Congrès de Rennes: la CFDT en ordre de marche

La CFDT tient son congrès à Rennes cette année. L'occasion de compter ses forces et de surfer sur la victoire de 2017 qui a vu notre syndicat devenir 1ère organisation dans le privé... avant le public en fin d'année?

Le 49ème congrès de la CFDT s’est ouvert lundi 4 juin à Rennes. 1750 congressistes présents auxquels il faut ajouter toutes celles et tous ceux qui le suite sur le Net. Un congrès est un moment important dans la vie d’un syndicat ; il fait le bilan de la mandature et trace les perspectives pour les années suivantes.

4 années se sont écoulées depuis le dernier congrès à Marseille.

4 années éprouvantes où se sont succédées des réformes à un rythme effréné surtout pour le Code du travail (loi Rebsamen, loi El Khomri, ordonnances Macron).

4 années ou les enjeux écologiques et numériques se sont accrus.

4 années durant lesquelles la France a été endeuillée par des attentats et la CFDT a payé un lourd tribu, encore ces derniers mois à Trèbes. Lors de son discours d’ouverture du congrès, Laurent Berger leur a rendu un hommage appuyé.

Durant cette mandature, la CFDT a aussi perdu deux figures historiques de son organisation : Edmond Maire et François Chérèque. Là aussi, l’émotion a été au rendez-vous et ils ont été longuement applaudis lorsque leurs visages sont apparus à l’écran.

Mais cette mandature a aussi été faite de joies et de réussites : depuis l’année dernière, la CFDT est devenue la première organisation syndicale dans le privé. Et Laurent Berger d’asséner : « la CFDT est forte ! La CFDT est un syndicat sur lequel il faut compter ! ».

Oui, il faut compter sur la CFDT surtout face à un gouvernement qui joue bloc contre bloc, un patronat ringard qui s’est perdu du côté du XXème siècle.

« Nous ne devons pas avoir la victoire modeste » répète-t-il.

De la force, il en faut pour faire face aux critiques gouvernementales des fameux « corps intermédiaires » tout en restant fidèles aux valeurs de la CFDT que Laurent Berger a tenu a rappeler : démocratie, solidarité, émancipation, autonomie.

Le congrès s’est poursuivi lundi après-midi et mardi avec l’intervention de plus d’une centaine de syndicats proposant leur regard sur l’action du syndicat.

L’intervention de Didier Aubert (CFDT cheminots) a été particulièrement ovationnée en raison du combat que lui et ses camarades mènent depuis plusieurs mois à la SNCF contre le projet de réforme du gouvernement.

Mercredi, Laurent Berger a répondu aux syndicats en développant deux axes majeurs :

  • Le travail qu’il faut défendre (ainsi que la protection sociale, les retraites) ;
  • La dynamique a développer pour permettre à la CFDT d’être la 1ère organisation dans le public à la fin de l’année.

Et c’est possible ! Lors des précédentes élections professionnelles (2014), la CFDT était derrière la CGT avec seulement 20 000 voix de retard…

Laurent Berger a enfin tenu a rappeler que manifester ne doit plus être le seul mode d’action : en effet, à quoi cela sert-il de manifester cela doit servir de soupape aux seuls militants !!! D’autres façons d’agir sont à inventer.

Le rapport d’activité a enfin et après vote, été adopté à plus de 83%.

Jeudi, Laurent Berger a été réélu secrétaire général de la CFDT à 94,42%.

Pour clôturer ce congrès, Laurent Berger est passé à l’offensive en rappelant l’échéance importante pour la fin de l’année: l’élection professionnelle. Il a également critiqué la méthode gouvernementale et les récentes décisions: suppression de l’ISF, risque de remise en cause des aides sociales… Et de conclure: « le syndicalisme est mortel, mais pas le nôtre ! Pas le nôtre si nous restons nous-mêmes! »