Audience auprès de la Rectrice le 17 juillet 2018

Le Sgen-CFDT Languedoc-Roussillon a été reçu par Béatrice Gille, Rectrice de l'académie de Montpellier et Rectrice de région académique. L'occasion pour le Sgen-CFDT d'évoquer les grandes préoccupations des personnels : Parcoursup, PPCR, évolution des académies et l'enchainement des réformes.

Madame  la Rectrice a reçu le Sgen-CFDT, entourée de son directeur de cabinet sortant et du nouvel arrivant. Le Sgen-CFDT était représenté par trois enseignants, Laurence Gouazé, Joachim Dendievel (également secrétaire régional de l’URI CFDT Occitanie ) Jean-Paul Guibert, et un personnel de direction, Jean-Louis Lopez.

Le Sgen-CFDT a manifesté sa volonté de peser à nouveau dans le dialogue social académique et d’avoir accès à l’ordre du jour ainsi qu’aux Comptes Rendus des CTA. Madame la Rectrice confirme que les Comptes Rendus font partie du domaine public et a répondu favorablement à la demande.

Procédure Parcoursup

Le Sgen-CFDT a rappelé l’implication des personnels dans le bon déroulement des différentes étapes de la mise en œuvre du processus d’affectation  Parcoursup. Un défi relevé par les enseignants et les équipes de direction malgré le rythme soutenu demandé par l’institution.

Le rôle primordial des seconds professeurs principaux , les demi-journées d’harmonisation pour préparer les classements ont été plus que nécessaires.

Pour la phase complémentaire, les personnels de direction et certains professeurs sont restés sur le pont jusqu’au 20 juillet.

Le Sgen-CFDT demande que tous les personnels bénéficient de la reconnaissance du travail effectué.

La Rectrice a été interrogée sur les dispositifs mis en place pour accompagner les publics les plus fragiles. Elle a répondu que ces dispositifs sont de la compétence des établissements supérieurs.

Le Sgen-CFDT a souligné la lenteur du dispositif d’affectation, (en partie en raison des réponses en attente) le manque de places dans certains BTS et a demandé des informations sur l’ouverture de classes passerelles en lycée pour des bacheliers professionnels  en BTS.

La Rectrice a confirmé l’ouverture de 3 classes passerelles dans l’académie : à Nîmes au lycée Camus , à Castelnau-le-Lez au lycée Pompidou, à Perpignan au lycée Maillol.

Ces classes sont destinées à accueillir des étudiants en difficulté provenant de bacs professionnels. L’objectif est de développer leurs compétences pour leur permettre d’intégrer à la rentrée 2019 en candidatant, via Parcoursup, sur des BTS tertiaires.

Le Sgen-CFDT s’est étonné de l’improvisation de la mesure, du manque d’objectifs pédagogiques avancés et du statut des « étudiants » au sein des ces classes passerelles.

Suite à la demande du Sgen-CFDT, un premier bilan sur le processus Parcoursup sera proposé par madame la Rectrice aux environs de la Toussaint.

PPCR et Rendez-Vous de carrière

Le Sgen-CFDT a fait remarquer que l’évolution de l’évaluation des personnels d’enseignement, d’éducation et d’orientation s’appuie sur 2 axes : les RDV de carrière et l’accompagnement.

Le Sgen-CFDT a porté un accompagnement des personnels déconnecté de l’évaluation qui puisse permettre une réelle évolution des pratiques et une relation de confiance entre les enseignants et les corps d’encadrement (inspecteurs et personnels de direction).

Pour l’accompagnement, tout reste à mettre en œuvre.  Le Sgen-CFDT demande que des formations soient mises en place au niveau académique en direction des personnels d’encadrement pour permettre d’une part la mise en œuvre de l’accompagnement et d’autre des rdv de carrière bienveillants.

Concernant les promotions, le Sgen-CFDT a pointé 3 dysfonctionnements

  1. La détermination des 30% de collègues bénéficiant d’une accélération de carrière s’est avérée très difficile dans la mesure où il n’y a pas eu d’harmonisation inter disciplinaire préalable aux commissions d’analyse des dossiers. Le Sgen-CFDT a rappelé que « barémer » la grille d’évaluation des compétences était contraire à l’esprit de la réforme qui a supprimé toute notation.
  2. L’accès à la classe exceptionnelle a pour l’instant davantage bénéficié à des collègues enseignant dans le supérieur, notamment les enseignants de BTS, dans les disciplines Eco Gestion et STI. Il a été difficile de trouver des collègues ayant effectué 8 ans en éducation prioritaire. La répartition entre les 20-80% est à revoir pour le Sgen-CFDT.
  3. Les avis TF pour la hors classe sont contingentés. C’est pour cela que des collègues très méritants mais encore jeunes n’ont bénéficié que d’un avis Favorable qui est pérenne. Pour le Sgen-CFDT, il est inacceptable que les collègues ayant eu un avis Favorable ne puissent pas faire l’objet d’un avis circonstancié chaque année.

Évolution territoriale des académies

En avril, un rapport de l’inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche a clairement posé la question de la fusion des académies dans les nouvelles grandes régions, ce qui concerne de fait l’Occitanie.

L’audience était l’occasion d’avoir un échange avec Mme la Rectrice qui ne souhaite pas utiliser le terme de « fusion ».

Quel sera le calendrier ? Une échéance en 2020 ou 2021 ? Qu’en est-il d’un probable pré-projet à formaliser d’ici la fin de l’année 2018 ? Mme La Rectrice n’a pas répondu à ces questions, sans démentir la perspective générale, en précisant être dans l’attente d’une feuille de route plus précise de la part des deux ministères concernés.

Le Sgen-CFDT a continué d’interroger madame la Rectrice.

  • Quel modèle de fusion?  (Nombre de sites, fonctionnement des sites, déplacements des agents du rectorat, management… ?) Mme la Rectrice ne s’est pas empêchée de préciser que le rectorat de Région était à Montpellier (ce qui signifiera : il le restera). Elle voit le futur rectorat organisé en bi-site (Toulouse et Montpellier) et sera attentive à tous les territoires car il faut garantir l’égalité territoriale.
  • Qu’en sera-il de la gestion des personnels ? La Rectrice a rappelé que les personnels directement concernés (les services du rectorat notamment) représentent une faible proportion des 90 000 agents de l’Éducation nationale de l’Occitanie ; il s’agit pourtant d’un nombre conséquent d’agents. Pour ces personnels, il n’y aura pas de mobilité forcée (et donc des changements de mission à prévoir). Pour les autres personnels (enseignants notamment), il n’y aura pas de changement de périmètre de gestion dans les 3 prochaines années… Une vraie question à suivre de près… Le calendrier risque d’être  lié à celui des élections professionnelles (déc 2018 puis déc 2022) : on peut imaginer des changements importants pour janvier 2023…
  • Comment associer les représentants du personnel dans le processus de fusion ? Le Sgen-CFDT a proposé, sur le modèle de ce qu’a obtenu la CFDT en Occitanie pour le suivi de la fusion des services déconcentrés de l’Etat en 2015-2016, qu’une instance de suivi soit mise en place au niveau de l’Occitanie, en y invitant de droit les organisations syndicales.

Une évolution territoriale confirmée

Le Premier ministre a réuni le 16 juillet 2018 les recteurs à Matignon, pour évoquer les suites du rapport de la mission Weil sur l’organisation territoriale de l’Éducation nationale et de l’ESR.

Les deux ministres, Frédérique Vidal et Jean-Marie Blanquer, ont, dans un interview donné à AEF  confirmé l’évolution des territoriale des académies.

JM Blanquer : « Nous allons donc suivre pour l’essentiel les préconisations du rapport pour instaurer de véritables régions académiques et avoir un nombre d’académies correspondant au nombre de régions. »

F. Vidal : « Les recteurs de région académique, avec leurs collègues recteurs, doivent nous faire des propositions d’organisation d’ici à janvier 2019… Pour une mise en œuvre des grandes régions académiques à l’horizon début 2020. »

L’enchainement des réformes

Le Sgen-CFDT a déploré la multiplication des réformes qui s’abattent depuis un an sur l’Éducation nationale.

  • La méthode choisie qui privilégie la verticalité n’est pas respectueuse du travail des équipes, de l’autonomie et de la liberté pédagogique d’autant qu’elle fait fi de l’investissement des personnels dans les réformes précédentes, abandonnées ou modifiées sans aucune évaluation.
  • Le ministre ne semble pas maîtriser la concordance des temps car il confond temps politique, temps médiatique et temps pédagogique. Nous rappelons que les personnels ne sont pas conservateurs mais qu’il faut du temps pour s’approprier et construire la nouveauté.
  • un comité de suivi de la réforme du lycée doit être mis en place: ceci correspond à une demande du Sgen-CFDT.

L’audience s’est terminée par une évocation de l’organisation du BAC pour souligner la charge toujours plus importante pour les collègues correcteurs et/ou interrogateurs.